Envoyer à un ami

Un Monde de Pratiques

Label « Ecole Amie des Enfants » créé par l'UNESCO ou autres, toutes les pratiques et tous les projets digne de sérieux peuvent être présentés ici. Voir descriptif détaillé

Un Monde de Pratiques

Label « Ecole Amie des Enfants » créé par l'UNESCO ou autres, toutes les pratiques et tous les projets digne de sérieux peuvent être présentés ici. Voir descriptif détaillé

Accueil > Forums > Un Monde de Pratiques

Message initial

Auteurs
Réponses

12 juillet 2010 08:19, par Thomas EGLI

Un village lucernois montre comment on peut encourager les meilleurs élèves et faire profiter les autres de leurs talents

A l’école des surdoués

Catherine Cossy : http://www.letemps.ch/Page/Uuid/756...

Un village lucernois montre comment on peut encourager les meilleurs élèves et faire profiter les autres de leurs talents

Melanie, 11 ans, montre le jeu de piste des fées qu’elle a créé de toutes pièces, depuis l’histoire qu’elle a inventée jusqu’au texte tapé sur des cartes roses plastifiées. Un projet réalisé pendant les « heures dauphins », où elle se retrouve avec les élèves les plus doués de l’école primaire de Gettnau. Dans ce village de 1000 habitants de l’arrière-pays lucernois, il n’y a pas d’enfants intellectuellement précoces ou à haut potentiel intellectuel. Mais des « dauphins ». Le gentil cétacé est devenu le signe de reconnaissance pour les aptitudes particulières des enfants. Il symbolise la philosophie qui règne à Gettnau et qui s’applique à toutes et tous sans distinction.

Les « enfants dauphins » sont nettement plus nombreux que les quelques pour cent qui émergent de toute population scolaire et que l’on appelle communément des surdoués. « Nous considérons que 20% environ des élèves peuvent faire plus que le programme imposé », explique Rosmarie Bättig, l’enseignante spécialisée responsable du suivi des enfants dauphins à Gettnau. Depuis 2001, l’école a mis sur pied une offre destinée à ces élèves. Mais pas seulement pour eux.

Trois fois par année par exemple, il y a une « présentation dauphins » dans la salle de gymnastique. Chacun, de l’école enfantine à la sixième primaire, peut s’inscrire pour montrer aux autres ce qu’il vient d’apprendre et dont il est fier : jongler avec cinq balles ou réciter un long poème, tout y est. Rosmarie Bättig insiste : « Nous ne voulons pas nous concentrer que sur les meilleurs, toute l’école doit profiter de la démarche. » L’école lucernoise a gagné pour cela cette année le premier prix Lissa, décerné par la Fondation pour les enfants surdoués et par la Fondation Mercator, qui veut encourager le plaisir d’apprendre à l’école.

La classe des dauphins est le symbole de cet encouragement à large échelle des élèves doués. Tous les élèves qui ont fini ce qu’ils doivent faire en classe peuvent y aller et s’amuser avec un des nombreux jeux stratégiques à disposition. Ou faire leurs propres recherches devant l’ordinateur. Aucun enseignant n’est présent, mais l’ordre est impeccable. Les dauphins expliquent à leurs camarades le maniement du matériel.

Le programme pour les enfants doués comporte un volet dans leur classe, où ils reçoivent des tâches supplémentaires pour enrichir leurs connaissances dans les matières où ils excellent : recherches sur Internet, lectures, fiches de travail individualisées. Et un volet à l’extérieur. Une fois toutes les deux semaines pendant deux heures, ils sont dispensés de l’enseignement pour travailler à un projet dont la seule exigence est qu’il profite à toute l’école. Cette année, les dauphins ont construit entre les étages du bâtiment un dévaloir à billes, qui a connu un succès tel qu’il n’a pas survécu.

Comment les enfants sont-ils choisis ? Rosmarie Bättig explique : « Des tests standardisés en maths et en allemand permettent de mesurer les compétences scolaires de base. Mais cela ne suffit pas : il y a aussi l’engagement et la motivation, ainsi que la créativité. Les observations des enseignants jouent un rôle central, et les parents peuvent aussi proposer leur enfant. » Une évaluation a lieu tous les semestres.

Et les enseignants ? « Il n’y a pas à discuter. Nous faisons plus que nos heures. Mais chacun s’engage. La motivation est très grande », dit Rosmarie Bättig.

En Suisse, Lucerne est un des cantons les plus pointus en ce qui concerne l’offre faite aux élèves surdoués. En 2000, il a inscrit dans la loi sur l’école primaire l’obligation de reconnaître les besoins des élèves à haut potentiel. Les écoles, qui sont très autonomes et dépendent des communes, avaient cinq ans pour mettre en œuvre les mesures de leur choix. « Les établissements scolaires sont très libres dans la réalisation des projets. C’est la clé du succès. Nous avons investi surtout pour sensibiliser les enseignants. Nous avons pu les convaincre qu’ils ont quelque chose à y gagner. C’est une autre approche, et c’est valorisant », explique Fritz Riedweg, responsable auprès du Département cantonal de l’instruction publique de toutes les mesures de soutien dans les écoles primaires lucernoises. Lucerne ne produit pas plus de petites Marie Curie ou de petits Einstein que d’autres : « Ce n’est pas le but. Mais chaque enfant remarque où sont ses forces », résume Fritz Riedweg.

Rien ne prédestinait Gettnau, village à faibles ressources fiscales, à devenir un haut lieu de l’accueil des enfants doués. L’école s’est lancée en 2001 parce qu’il y avait un élève surdoué en maths dans une des classes. Bien sûr, l’école, avec ses 15% d’élèves étrangers, ne connaît pas les problèmes des communes où cette proportion est très élevée. Mais l’inventivité de son équipe enseignante dépasse elle aussi largement la moyenne. Entre-temps, l’école est devenue un atout promotionnel pour le village. Des familles toujours plus nombreuses viennent s’y installer pour que leurs enfants profitent de la pédagogie dauphin.

Dernier message

Auteurs
Réponses

Messages du plus ancien au plus récent

Auteurs
Réponses

12 juillet 2010 08:19, par Thomas EGLI

Un village lucernois montre comment on peut encourager les meilleurs élèves et faire profiter les autres de leurs talents

A l’école des surdoués

Catherine Cossy : http://www.letemps.ch/Page/Uuid/756...

Un village lucernois montre comment on peut encourager les meilleurs élèves et faire profiter les autres de leurs talents

Melanie, 11 ans, montre le jeu de piste des fées qu’elle a créé de toutes pièces, depuis l’histoire qu’elle a inventée jusqu’au texte tapé sur des cartes roses plastifiées. Un projet réalisé pendant les « heures dauphins », où elle se retrouve avec les élèves les plus doués de l’école primaire de Gettnau. Dans ce village de 1000 habitants de l’arrière-pays lucernois, il n’y a pas d’enfants intellectuellement précoces ou à haut potentiel intellectuel. Mais des « dauphins ». Le gentil cétacé est devenu le signe de reconnaissance pour les aptitudes particulières des enfants. Il symbolise la philosophie qui règne à Gettnau et qui s’applique à toutes et tous sans distinction.

Les « enfants dauphins » sont nettement plus nombreux que les quelques pour cent qui émergent de toute population scolaire et que l’on appelle communément des surdoués. « Nous considérons que 20% environ des élèves peuvent faire plus que le programme imposé », explique Rosmarie Bättig, l’enseignante spécialisée responsable du suivi des enfants dauphins à Gettnau. Depuis 2001, l’école a mis sur pied une offre destinée à ces élèves. Mais pas seulement pour eux.

Trois fois par année par exemple, il y a une « présentation dauphins » dans la salle de gymnastique. Chacun, de l’école enfantine à la sixième primaire, peut s’inscrire pour montrer aux autres ce qu’il vient d’apprendre et dont il est fier : jongler avec cinq balles ou réciter un long poème, tout y est. Rosmarie Bättig insiste : « Nous ne voulons pas nous concentrer que sur les meilleurs, toute l’école doit profiter de la démarche. » L’école lucernoise a gagné pour cela cette année le premier prix Lissa, décerné par la Fondation pour les enfants surdoués et par la Fondation Mercator, qui veut encourager le plaisir d’apprendre à l’école.

La classe des dauphins est le symbole de cet encouragement à large échelle des élèves doués. Tous les élèves qui ont fini ce qu’ils doivent faire en classe peuvent y aller et s’amuser avec un des nombreux jeux stratégiques à disposition. Ou faire leurs propres recherches devant l’ordinateur. Aucun enseignant n’est présent, mais l’ordre est impeccable. Les dauphins expliquent à leurs camarades le maniement du matériel.

Le programme pour les enfants doués comporte un volet dans leur classe, où ils reçoivent des tâches supplémentaires pour enrichir leurs connaissances dans les matières où ils excellent : recherches sur Internet, lectures, fiches de travail individualisées. Et un volet à l’extérieur. Une fois toutes les deux semaines pendant deux heures, ils sont dispensés de l’enseignement pour travailler à un projet dont la seule exigence est qu’il profite à toute l’école. Cette année, les dauphins ont construit entre les étages du bâtiment un dévaloir à billes, qui a connu un succès tel qu’il n’a pas survécu.

Comment les enfants sont-ils choisis ? Rosmarie Bättig explique : « Des tests standardisés en maths et en allemand permettent de mesurer les compétences scolaires de base. Mais cela ne suffit pas : il y a aussi l’engagement et la motivation, ainsi que la créativité. Les observations des enseignants jouent un rôle central, et les parents peuvent aussi proposer leur enfant. » Une évaluation a lieu tous les semestres.

Et les enseignants ? « Il n’y a pas à discuter. Nous faisons plus que nos heures. Mais chacun s’engage. La motivation est très grande », dit Rosmarie Bättig.

En Suisse, Lucerne est un des cantons les plus pointus en ce qui concerne l’offre faite aux élèves surdoués. En 2000, il a inscrit dans la loi sur l’école primaire l’obligation de reconnaître les besoins des élèves à haut potentiel. Les écoles, qui sont très autonomes et dépendent des communes, avaient cinq ans pour mettre en œuvre les mesures de leur choix. « Les établissements scolaires sont très libres dans la réalisation des projets. C’est la clé du succès. Nous avons investi surtout pour sensibiliser les enseignants. Nous avons pu les convaincre qu’ils ont quelque chose à y gagner. C’est une autre approche, et c’est valorisant », explique Fritz Riedweg, responsable auprès du Département cantonal de l’instruction publique de toutes les mesures de soutien dans les écoles primaires lucernoises. Lucerne ne produit pas plus de petites Marie Curie ou de petits Einstein que d’autres : « Ce n’est pas le but. Mais chaque enfant remarque où sont ses forces », résume Fritz Riedweg.

Rien ne prédestinait Gettnau, village à faibles ressources fiscales, à devenir un haut lieu de l’accueil des enfants doués. L’école s’est lancée en 2001 parce qu’il y avait un élève surdoué en maths dans une des classes. Bien sûr, l’école, avec ses 15% d’élèves étrangers, ne connaît pas les problèmes des communes où cette proportion est très élevée. Mais l’inventivité de son équipe enseignante dépasse elle aussi largement la moyenne. Entre-temps, l’école est devenue un atout promotionnel pour le village. Des familles toujours plus nombreuses viennent s’y installer pour que leurs enfants profitent de la pédagogie dauphin.

Votre réponse

Nos partenaires

Voir également