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« Vulgarish » or perish

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Introduction

De nombreux scientifiques considèrent la vulgarisation scientifique comme un exercice de médiocrité réservé aux carrières brisées. Pourtant, une récente étude montre que plus un chercheur communique à un large public, meilleur il est.

Le Journal de Bord

Toutes les couches de la société sont sujettes à des croyances que la science s’applique à vérifier ou à invalider. La communauté des scientifiques n’échappe pas à un tel phénomène. Ainsi, une idée reçue, tenace chez les scientifiques, consiste à penser que ce sont ceux qui ne seraient « pas assez bons pour une carrière scientifique pure » qui s’engageraient le plus dans des activités de vulgarisation. Pour la première fois, une étude menée sur plus de 3 500 chercheurs du CNRS permet de vérifier cette représentation. Les auteurs de l’étude se sont appuyés sur la base de données du CNRS qui contient des informations sur les activités de vulgarisation de chaque chercheur. Ils ont ensuite comparé ces données avec le nombre et le rythme de publications purement scientifiques.

Les résultats montrent que plus un chercheur est actif à disséminer le savoir scientifique hors de l’institution, plus il publie également à un haut niveau scientifique. L’étude montre même que les activités de vulgarisation les plus larges (presse, radio, télévision) sont très souvent l’apanage de l’élite scientifique. À l’inverse, un chercheur qui ne vulgarise pas a également une activité académique plus faible que la moyenne. Cet écart se renforce même quand le chercheur n’enseigne pas alors qu’il est supposé avoir plus de temps à consacrer à la recherche pure. Les auteurs de l’étude se sont également attachés à examiner si un engagement fort dans la vulgarisation scientifique avait des effets négatifs sur la carrière d’un chercheur. Les résultats montrent qu’il n’en est rien.

L’élite scientifique est davantage médiatisée
Comment expliquer de tels résultats ? L’analyse confirme que les meilleurs scientifiques, ceux qui publient le plus dans les revues spécialisées, sont aussi les plus sollicités par les médias, certainement parce qu’ils ont plus de chances d’être repérés. Par ailleurs, le fait de sortir de sa discipline, de rencontrer différents publics et se confronter à d’autres points de vue peut stimuler la réflexion du chercheur sur ses propres travaux. « La vulgarisation est un exercice intellectuel exigeant, arguent les auteurs, il est difficile d’expliquer en des termes simples des questions scientifiques complexes. Une bonne vulgarisation requiert une compréhension approfondie du sujet. » À l’inverse, on peut aussi avancer qu’un scientifique qui sait bien vendre son travail auprès des médias saura également le faire au sein de son institution.
Un mystère persiste toutefois : pourquoi de nombreux scientifiques croient-ils que seuls les plus mauvais d’entre eux vulgarisent ? La jalousie peut être un motif mais une hypothèse avancée dans l’étude semble plus convaincante. Il se peut que nombre de scientifiques opposent encore l’activité de création de savoir (la recherche), à celle de diffusion du savoir (la vulgarisation). Pour les auteurs de l’étude, ils ignoreraient alors que la diffusion du savoir est elle-même une recréation, une tâche qui mobilise de nombreuses capacités intellectuelles.

Ces résultats posent donc la question de la relation du monde scientifique avec la société. Plusieurs recherches en sociologie des sciences montrent que la motivation de nombre de vulgarisateurs est celle « d’informer le public ». Or ces mêmes vulgarisateurs apprennent aussi au contact de différents publics. D’ailleurs, contrairement à une autre idée répandue, la science n’est pas aussi refermée sur elle-même qu’on pourrait le croire. La base de données du CNRS montre qu’une majorité de chercheurs est engagée à des degrés divers dans des activités de vulgarisation.

Pablo Jensen, Jean-Baptiste Rouquier, Pablo Kreimer et Yves Croissant,  Scientists connected with society are more active academically, Science and Public Policy, vol. XXXV, n° 7, août 2008.

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